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La dépression maternelle, la dépister et l’accompagner

le 21/10/2019

Inspirée par une démarche initiée dans les pays anglo-saxons, la maternité de l’Hôpital privé de Seine-Saint-Denis a mis en place début 2018 le dépistage des dépressions maternelles sur la base d’un questionnaire simple d’utilisation.

Ce questionnaire appelé « questionnaire d’Edimbourg », ou échelle EPDS, est un outil d’évaluation du risque de dépression maternelle ante et post natal.

Un dépistage crucial :

Le devenir mère produit chez toutes les femmes un bouleversement physique et psychologique qui exacerbe leur sensibilité et leur émotivité.

Toutes les situations de vulnérabilité comme par exemple un accouchement difficile, une grossesse à haut risque, l’hospitalisation du nouveau-né, d’anciens évènements traumatiques ainsi que toute situation de violence conjugale, peuvent exposer les mères à la dépression.

 

La dépression maternelle peut avoir plusieurs facettes et différents facteurs déclenchants mais elle entraîne invariablement une perte d’estime de soi et un sentiment de culpabilité chez la mère.

Les risques induits par la dépression maternelle peuvent avoir un impact délétère sur l’enfant, la mère et le couple. « Cette dépression altère le lien précoce mère-enfant et ce défaut de maternage peut compromettre le développement cognitif de l’enfant ».

                                                                               

La pression sociale et l’imaginaire collectif suggèrent souvent à tort l’idée que l’expérience de la maternité est toujours positive pour une femme. Grâce à ce questionnaire des critères validés permettent d’orienter et d’accompagner les mères aux comportements préoccupants pour elles-mêmes et leurs bébés.

 

L’échelle de dépression ou score d’Edimbourg (EPDS) :

 

Cette échelle EPDS se révèle un outil extrêmement efficace dans le dépistage de la dépression. Les sages-femmes de l’établissement font un travail de repérage des risques auprès des futures mamans et des femmes accouchées.

Une fois identifiées, ces mères « à risque » se voient proposer l’auto questionnaire EPDS (Edinburg Postnatal Dépression Scale) dont la vocation est de mesurer la probabilité de développer une dépression dans les mois qui suivent.

            

L’EPDS consiste en 10 items côtés de 1 à 3, le score final étant la somme des 10 cotations.

Plus le score est élevé, plus sévère est le risque.

Toutes les mamans qui ont un score >10,5 rencontrent un psychologue qui organise la prise en charge à la sortie de maternité. Ce qui empêche très souvent les femmes de se livrer aux professionnels de santé sont les sentiments de « honte et la conviction qu’elles doivent surmonter cet état seules et que tous ces symptômes vont disparaitre d’eux-mêmes ».

 

Beaucoup de femmes expliquent leurs sentiments en termes de surcharge de travail ou de très grande fatigue. D’autres peuvent craindre que les professionnels déduisent qu’elles « ne s’occupent pas bien de leur bébé. Notre psychologue a mis en évidence qu’en informant les mères sur les signes d’alerte de la dépression ce questionnaire va libérer la parole des femmes, il les déculpabilise aussi, leur démontrant que OUI la dépression maternelle ça existe ! »

Un dépistage positif signifie que les symptômes vont s’aggraver dans les 2 mois qui suivent la sortie. « Donc nous orientons toujours ces mamans vers une prise en charge adaptée, acceptée et discutée soit vers la PMI, soit vers un psychiatre ou une HAD si besoin avec la visite d’une psychologue à domicile ».

 

Cet outil EPDS permet un dépistage aisé dans les services de suites de couches et de grossesses à haut risque impliquant les sages-femmes et les psychologues de maternité ;

Car le plus rapidement on prend en charge une dépression maternelle, le plus on limite l’impact sur le nouveau-né et l’enfant en devenir.